Vous venez tout juste d’arriver et pourtant, vous vous sentez déjà mal à l’aise… Tout va très vite autour de vous. Vous ne savez plus où donner de la tête. Vous êtes submergé, constamment sollicité et moralement, vous êtes épuisé. Vous observez beaucoup et vous n’osez pas prendre la parole. Vous n’osez pas poser des questions de peur d’être ridicule et qu’on vous fasse la remarque de vous l’avoir déjà dit. Vous ne savez pas ou plus à qui vous adressez, vous vous sentez épié, surveillé…
Est-ce que cela vous parle ?
Je pense que j’aurai pu intituler cet article “L’intégration au travail, j’ai du mal”, mais le titre que j’ai finalement choisi est beaucoup plus en phase avec mon monologue interne. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais tout va vite maintenant dans cette société. On ne laisse plus le temps aux choses, on n’apprécie pas suffisamment le moment présent, et on ne laisse plus le temps aux gens de s’adapter réellement.
Dans cet article, je souhaite aborder avec vous un sujet qui me touche tout particulièrement, et cela depuis longtemps.
En soit, j’aurais presque envie de vous dire que tout est déjà dit dans le titre, mais il y a tellement de choses à dire sur “l’intégration au travail” que j’ai préféré en faire un sujet d’article.
Par avance, je vous informe que je vais généraliser mes propos. Mais encore heureux, toutes ces situations ne se prêtent pas à toutes les entreprises, car elles ne sont pas identiques.
Mais vous l’avez sûrement remarqué, il y a tout de même une certaine “norme d’intégration” à respecter quand on intègre une entreprise, et c’est de ça que je souhaite vous parler aujourd’hui à travers cet article.
INSTANT DÉFINITIONS
Au vu du titre, j’ai voulu vous préciser la définition du mot “intégration” et celle du verbe “intégrer” et il en ressort que le dictionnaire nous donne plusieurs définitions.
Intégration : incorporation de nouveaux éléments à un système. Assimilation d’un individu, d’un groupe à une communauté, à un groupe social (intégrer).
Intégrer : insérer quelque chose dans quelque chose, l’y incorporer, le faire entrer dans un ensemble. Placer quelque chose dans un ensemble de telles sortes qu’il semble lui appartenir, qu’il soit en harmonie avec les autres éléments. Avoir assimilé un savoir, des connaissances. Faire que quelqu’un, un groupe, ne soit plus étranger à une collectivité, qu’il s’y assimile.
Voici les définitions du dictionnaire et comme vous avez pu lire, le verbe intégrer peut avoir différentes définitions, car il peut varier en fonction du contexte ou on l’utilise.
Si on y regarde de plus près tout de même, d’ordre général, le sens premier de ce mot revient à insérer, incorporer quelque chose à une chose déjà existante.
Donc si je me base à ces définitions, si on adapte cela au monde de l’entreprise, cela revient à intégrer une nouvelle personne à un groupe, à une équipe au sein d’une entreprise.
L’INTÉGRATION EN ENTREPRISE
À mon sens, cette phase a pour but premier d’intégrer au mieux la personne dans l’entreprise. C’est également une étape riche en apprentissage afin que cette personne puisse connaître la culture de l’entreprise, comprendre les tenants et aboutissants de son poste et qu’elle puisse prendre ses marques afin de réaliser au mieux ses missions, etc.
Alors, c’est peut-être mon propre sentiment interne, mais depuis les années que je travaille en entreprise, je ressens plutôt que les définitions du dictionnaire s’appliquent dans le sens inverse, mais je m’explique.
Dans la grande majorité des cas, c’est très souvent à la nouvelle personne de chercher à s’intégrer au sein du groupe et au sein de l’entreprise.
Cette nouvelle personne, dans de nombreuses situations, j’ai pu observer qu’on ne l’intégrait pas automatiquement.
Pourquoi ? Car elle doit faire ses preuves !
Elle doit être à la hauteur des missions qui lui sont confiées sur le poste, mais également à la hauteur de ses collègues…
Cette nouvelle personne est observée et surveillée comme le lait sur le feu. Sans le savoir, cette personne a une check-list invisible !
Je vais sûrement vous paraître dure dans mes propos, mais cette phase, qui est dite « d’intégration en entreprise” aurait pu s’appeler selon moi, pour certaines entreprises, la phase de « jugement en entreprise« .
L’INTÉGRATION EN ENTREPRISE : EN RÉALITÉ…
En l’ayant vécu personnellement ou très souvent observée, cette phase d’intégration était plutôt assez anxiogène.
Tout va vite, tout doit se faire vite et on doit apprendre vite…
On est censé intégrer cette personne, mais très vite, on va la juger !
Cette personne arrive tout juste, mais on lui explique les choses à la vitesse de la lumière. Si elle ne comprend pas, ou pose trop régulièrement des questions, cela devient alors suspicieux. A-t-elle réellement les compétences pour ce poste ? Si elle ne refait pas les choses au rythme souhaité, on la compare immédiatement aux autres arrivants ou aux autres membres de l’équipe. On contrôle le moindre de ses faits et gestes, ou encore, on lui parle sous un ton assez directif, car bien sûr, ça l’aidera davantage pour son apprentissage…
Au final, de vous à moi, pensez-vous qu’intégrer une personne de cette manière peut lui permettre de se sentir à l’aise dans son poste et pleinement elle-même ?
Ma réponse personnelle est…
Et vous, n’avez-vous jamais ressenti cette sensation ? D’être mal à l’aise alors que vous occupez tout juste votre nouvel emploi ?
- Vous avez l’impression de manquer de temps pour prendre connaissance des choses, donc vous faites pour faire
- Vous vous sentez fliqué, observé, voire même infantilisé
- Vous avez envie de dire des choses ou de poser des questions, mais vous ne parlez pas, vous n’osez pas
- Vous avez par moments même l’impression que vous n’avez pas le temps de souffler, de relever la tête voire même la possibilité de penser par vous-même
Enfin bref, je pense qu’il y a un grand paradoxe selon moi en entreprise.
LE PARADOXE
Les personnes ont conscience d’être différentes les unes des autres. Pourtant, beaucoup de ces personnes voudraient qu’une nouvelle personne arrivant dans l’entreprise fonctionne ou se comporte de la même manière qu’elles à leurs arrivées dans l’entreprise.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve qu’on ne laisse plus le temps aux personnes de prendre leurs marques et de prendre le temps nécessaire pour assimiler les choses à leur rythme. On ne laisse plus le temps aux personnes de prendre leur place, donc comment être soi au travail et à l’aise par la suite ?
Dans mon précédent article « Etre soi, un réel challenge aujourd’hui » je parlais justement des raisons nous empêchant d’être soi.
LES FAMEUSES NORMES
J’en parlais dès le début de cet article, mais il existe certaines normes d’intégration en entreprise et attention, on parle également de norme universelle.
Quand vous arrivez dans certaines entreprises, il y a des codes à respecter et ne pas les accepter, c’est comme dire
“NON, je ne souhaite pas m’intégrer” !
Malgré les éléments énumérés un peu plus haut qui vous feront vous sentir mal à l’aise. Il est presque recommandé (les injonctions invisibles, mais ressenties) que vous fassiez certaines des choses ci-dessous pour vous intégrer au groupe.
VOUS DEVEZ ALLER VERS LES AUTRES ET PARLER AVEC AISANCE
Plus vous êtes décontracté, mieux c’est !
En fait, vous devez sourire, être ouvert et n’oubliez pas de saluer tous vos collègues. Il ne faudrait pas que vous soyez trop silencieux, cela serait mal vu.
En clair, si vous êtes introvertis, la logique “illogique” du monde du travail est que, si parler n’est pas votre fort et ben tant pis, faites des efforts !
VOUS DEVEZ ÊTRE ADEPTES DES SMALL TALK
Les small talk sont des conversations dites légères, elles se font très généralement autour de la machine à café. C’est assez bien vu de parler de tout et de rien, ou des autres, mais de parler tout de même.
VOUS DEVEZ ÊTRE RÉACTIF
Attention, certes, ce sont vos débuts dans l’entreprise, mais il ne faudrait pas prendre trop de temps à comprendre et à faire les choses. Si vous êtes trop lent à comprendre cela peut être préjudiciable, surtout pour vos collègues…
VOUS DEVEZ FAIRE BONNE IMPRESSION
Oui, vous devez faire bonne impression et avoir une attitude professionnelle, mais attention, tout en restant petit !
Il ne faut pas trop en faire ou qu’on vous remarque plus que les autres, car n’oubliez pas que vous êtes tout de même le nouvel arrivant…
BIEN VIVRE SON INTÉGRATION AU TRAVAIL
J’ai énuméré les normes ci-dessous, mais en toute transparence, je suis loin d’en être adepte.
Quand je repense à certaines de mes intégrations passées, on ne jugeait pas tout de suite mes compétences techniques, en soit mon savoir-faire, mais on jugeait très souvent et rapidement ma personnalité, en clair mon savoir-être.
En soit, comment pourrait-on juger mon travail si on ne me laisse pas le temps de prendre mes marques ? Comment pourrait-on juger mon travail si on ne me laisse pas le temps de comprendre les choses à mon rythme ou encore les faire et les tester par moi-même ?
À mon sens, être intégré au sein d’une entreprise, c’est pouvoir :
- Solliciter et poser des questions à ses collègues sans en ressentir de gène
- Côtoyer ses collègues tout en étant soi-même
- Avoir des échanges sains avec les membres de son équipe et de l’entreprise
- Être en capacité de réaliser les missions de son poste
Et pour mieux vivre cela, voici les conseils que je souhaite vous donner :
1 – FAITES TOUT SIMPLEMENT DE VOTRE MIEUX
Ce n’est jamais bien simple d’intégrer une nouvelle entreprise ou de commencer un nouveau poste. Il est parfois nécessaire de laisser le temps au temps, ne vous comparez pas à vos collègues qui sont déjà là depuis un certain temps.
Les débuts sont assez prenants et riches en informations. Écouter au maximum, relisez au calme vos notes, mais adapter votre rythme, ne vous basez pas uniquement au rythme des autres.
Pourquoi ? Car vous ne savez pas non plus comment l’intégration s’est passée pour vos collègues, de plus, ils ne sont pas vous !
2 – SOYEZ OUVERT AUX ÉCHANGES TOUT ÉTANT VOUS-MÊMES
J’en parlais dans un précédent article et je vous disais que j’étais introvertie. Donc, comment vous dire qu’allez vers les gens, c’est un exercice qui n’est pas si simple pour moi.
Je sais que je n’ai pas le contact facile, car je suis des personnes à plutôt observer avant d’entamer la discussion, mais par contre, je sais être disponible à l’autre s’il vient à moi.
En entreprise, je pense que c’est quelque chose d’important. Du fait de votre personnalité, peut-être qu’échanger avec les autres, c’est un énorme effort, mais cela ne doit pas vous empêcher pour autant d’être fermé aux échanges. Soyez vous-même, mais si un collègue vient vous voir, essayez le plus possible d’être dans une position d’accueil plutôt que de fermeture.
3 – RESPECTEZ-VOUS ET RESPECTER LES AUTRES
Je parlerais toujours de vous en premier lieu, car tout part avant tout de vous.
Tout part de soi.
Si vous avez du mal à vous intégrer, seul vous, êtes le plus à même de ressentir ce malaise. C’est vous qui êtes touché, c’est vous qui n’êtes pas à l’aise alors demandez-vous pourquoi ! Écoutez-vous et surtout respectez votre bien-être interne. En somme, respectez-vous.
Et bien sûr, respecter les autres, car la réciprocité, c’est toujours plus agréable pour des échanges de travail harmonieux.
4 – SOYEZ BIENVEILLANTS AVEC VOUS
On a souvent tendance à être dur avec soi avant de se demander pourquoi l’intégration se passe mal. On culpabilise, on s’en veut ou on se flagelle tout seul et ce n’est pas forcément la bonne chose à faire.
L’intégration en entreprise est une phase assez énergivore et dites vous que, certes vous venez d’arriver, mais les autres personnes de l’entreprise sont également passées par cette étape.
Ne soyez pas trop dur et exigeant envers vous-même. Si vous avez besoin de certaines choses pour faciliter votre intégration, parlez-en.
5 – FAITES VOUS CONFIANCE
Oui, il est nécessaire que vous fassiez vos preuves sur ce nouveau poste. Oui, c’est difficile d’être dans cette position de « nouvel arrivant », mais il est obligatoire d’en passer par là.
Je suis convaincue que si vous faites de votre mieux, votre travail paiera. Il paiera au sein de cette entreprise ou ailleurs.
Vous mettre la pression au point de vous en rendre malade ne vous permettra pas forcément d’apprendre ou de faire les choses plus vite.
Dites vous que vous avez une première victoire, votre candidature a été retenue pour ce poste. Encore une fois, ne vous comparez pas, le temps d’intégration de votre collègue n’est pas forcément le vôtre, donc faites vous confiance.
6 – RESTEZ VOUS-MÊMES
À mon sens, c’est le conseil le plus important.
Nous sommes chacun des ÊTRE humain à part entière et non pas des FAIRE humain à part entière !
C’est dur de rester soi-même en se basant sur les us et coutumes de son entreprise, mais également de ses collègues. Ce n’est pas parce que la pratique s’est toujours faite de cette manière que celle-ci ne peut pas changer, évoluer voire être discutée.
Comme dit plus haut, l’intégration est une phase d’apprentissage et sur cette période vous allez emmagasiner un grand nombre d’informations et vous inspirer de certaines choses. Faites ces choses comme vous auriez souhaité les faire, sinon proposer ou échanger avec vos collègues.
Ne vous imposez pas des choses que seul vous n’auriez pas réalisé. Pour l’avoir eu fait dans le passé, je peux vous dire que vous êtes mal à l’aise quand vous devez justifier vos travaux alors que vous n’étiez pas d’accord en réalité.
Nous avons tous notre personnalité, notre façon de faire et il est nécessaire d’être soi-même avant de faire ou de plaire aux autres.
Je vais terminer sur ces mots, mais si cela n’est pas déjà fait, je vous invite à lire mon premier article « Et si nous décidions d’oser l’authenticité dans nos relations de travail » qui parle des bienfaits d’être authentique envers soi-même et à mon sens, cela peut être bénéfique dès l’intégration en entreprise.
J’espère que ce nouvel article vous aura plu, au plaisir d’échanger avec vous.
À bientôt, Stéphanie
